Osez proposer un sujet de conférence

Publié le 26 décembre 2016

Tags : Conférences Partage Informatique

Dans le domaine du Web, nous avons la chance d’avoir une communauté accueillante, ouverte, généreuse, et de nombreuses conférences qui sont de beaux moments d’échange. Quand je vois tout le bien que ça m’a fait d’assister et même de parler à des conférences, j’essaie régulièrement de convaincre les gens autour de moi de franchir le pas.

La toute première conférence à laquelle j’ai assisté c’était Paris Web, en 2007. Quel chemin depuis ! Et si on m’avait dit tout ce que ça m’apporterait, j’aurais eu du mal à y croire. Beaucoup d’orateurs et oratrices disent la même chose d’ailleurs : le premier pas est dur à faire mais ça apporte tellement qu’on veut recommencer à toute force 🙂

Je vais donc essayer de vous convaincre de l’utilité et du bonheur que représente la participation à une conférence et de tout ce qu’on gagne à s’impliquer plus activement dans ce genre d’événements, et pourfendre les principaux préjugés et croyances limitantes qui nous retiennent de contribuer.

Pourquoi aller à une conférence ?

Pour apprendre ! La technologie change à toute vitesse et même si on est à la pointe il y a toujours les sujets connexes qui permettent d’en apprendre davantage et de s’ouvrir à d’autres concepts. Je n’étais qu’un petit intégrateur autodidacte en y allant, et j’ai découvert ce qui me motive encore 10 ans plus tard : l’accessibilité, les performances, l’agilité, et rester curieux.

Pour les rencontres ! Le public des conférences est majoritairement composé de passionné•e•s, de personnes qui travaillent dans le même métier que vous mais différemment, et les intervenants sont en général ravis de parler avec qui veut engager la conversation. L’équipe d’organisation n’est pas en reste —quand elle n’est pas en train de gérer la logistique.

Pour ma part j’ai pu me constituer un réseau d’amis et connaissances dans le  métier et échanger avec eux —n’ayant pas fait d’études longues en informatique, ça m’aide à combattre le syndrome de l’imposteur— et briser l’isolement d’intérêt que j’ai pu ressentir dans les différentes entreprises où j’ai été.

Pour briser la routine ! On peut souvent s’engluer dans le rythme des projets. La coupure qu’apporte une conférence et les déplacements nécessaires nous donnent l’occasion de prendre du recul et de voir du pays, voire même des amis ou de la famille sur place. C’est toujours agréable !

Pourquoi proposer un sujet de conférence ou d’atelier ?

Ah, le premier pas… J’ai beau avoir été délégué de classe régulièrement durant ma scolarité, il m’a fallu des années avant d’oser proposer un sujet. Je remercie au passage mon psy, qui a su trouver les mots pour m’aider à dépasser mes craintes car c’est l’action qui a eu le plus de retombées positives de toute ma vie !

J’entends toujours les mêmes réticences, voici donc un florilège et pour chacune le contrepoint.

“Je n’ai rien d’intéressant à dire…”

Mais si ! Nous sommes tous différent•e•s, nous abordons chaque problématique avec nos spécificités, nos réponses particulières. Et malgré l’immense variation nous sommes tous confrontés aux mêmes problèmes de base au final : développer facilement et sans écrire (trop) de bugs, collaborer et communiquer avec nos collègues, clients et utilisateurs…

Stratégies de résolution de bugs, méthode d’analyse et de recherche de solutions, théories et apports de disciplines sans lien direct avec l’informatique, raccourcis astucieux pour une meilleure productivité, techniques de stimulation de la créativité… Chacun•e de nous fonctionne différemment, ce qui vous semble naturel sera peut-être la révélation du siècle pour quelqu’un d’autre !

D’ailleurs quand on commence à creuser un sujet pour le présenter, c’est là qu’on en apprend le plus. Il est grisant de faire des recherches et d’explorer toutes les pistes pour arriver correctement préparé car c’est souvent quelque chose qu’on n’a pas eu l’occasion de faire depuis l’école —sauf que cette fois, c’est pour nous qu’on le fait !

Je le répète à loisir : pour vérifier si on comprend bien un sujet, il faut essayer de l’expliquer à quelqu’un d’autre. Et pas de panique s’il reste des zones d’ombre : il suffit de se renseigner et de faire les expériences nécessaires pour en avoir le cœur net. Tous les intervenants vous le diront : on en sait toujours plus après avoir préparé une conférence ou un atelier qu’au moment où on propose le sujet !

“Je ne sais pas parler en public…”

Ah, le classique. Tout le monde n’a pas l’aisance d’un VRP à l’oral, mais rassurez-vous ça s’apprend —et c’est un allié précieux pour votre carrière et votre vie en général. J’imagine que si vous dites cela, vous paniquez à l’idée de passer un entretien de recrutement, une négociation salariale, un rendez-vous en clientèle, de recruter des testeurs pour un entretien utilisateur, peut-être même une phobie des interactions avec les administrations ? Dites-vous bien qu’on est beaucoup dans ce cas et qu’on peut en sortir.

Le théâtre est un remède classique, mais je recommande tout particulièrement le théâtre d’improvisation. Je ne connais guère plus stressant que de monter sur scène sans connaître ni le texte ni le rôle qu’on est sensé jouer, mais commencez par des cours ou initiations pour débutants et vous verrez qu’on y prend goût ! Les exercices d’échauffement sont de grands moments de bonheur et les fou-rires y sont légions. Et qui peut le plus peut le moins : au bout de quelques sessions seulement, vous serez bien plus à l’aise pour monter sur scène présenter un sujet que vous aurez préparé, lui !

Pour combattre l’angoisse :

Et puis, je vais vous faire une confession : la plupart des orateurs parfaitement à l’aise devant vous ont juste appris à cacher leur malaise ! Cela fait des années que je parle en public et je me suis retrouvé devant plusieurs centaines de personnes mais j’ai toujours un contrecoup physique après une intervention, quand bien même j’ai pu paraître à mon aise sur scène —ou pas !

“Mon employeur/emploi du temps ne m’y autorise pas…”

Ah, là c’est plus compliqué. C’est toujours pénible de devoir négocier à ce sujet. Sachez qu’il est très utile de participer à une conférence pour creuser son sujet et en découvrir d’autres, que ça peut être financé par le budget formation, que c’est l’occasion de rencontrer des candidats potentiels pour les futurs recrutements, et qu’il est toujours intéressant pour une entreprise de montrer qu’elle consacre du temps à la formation de ses employés.

Vous pouvez rappeler l’adage : mieux vaut un bon employé qui part qu’un mauvais qui reste ! À chaque changement d’entreprise j’ai eu le bonheur d’améliorer ma condition, soit financièrement (il est plus facile de négocier l’augmentation à l’embauche qu’en cours de route), soit par la diversité de l’équipe, soit que les projets étaient plus excitants, soit les manières de travailler plus innovantes…

Voici tout ce qui m’est arrivé de bien grâce aux conférences auxquelles j’ai assisté et où je suis intervenu :

Voilà, je ne sais pas si vous passerez le pas suite à cette lecture (et je ne vous force absolument pas, même si je recommande vivement !) mais vous trouverez une liste de conférences actuelles et à venir sur Lanyrd, et je crée dans mon temps libre un guide pour encourager à présenter en public, n’hésitez pas à le lire et à y contribuer.

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