Comment peut-on être féministe quand on est un homme ?

Publié le 4 août 2019

Tags : Féminisme Engagement

Cela fait quelques années qu’on m’a ouvert les yeux sur le sexisme, et après une période d’incrédulité j’ai fini par constater ses effets sur moi et sur l’ensemble de la société. Il m’est difficile de transmettre les illuminations et les compréhensions qui se produisent peu à peu au cours de ce processus, mais voici la synthèse de ce que j’ai lu et reçu comme conseils pour occuper une place d’homme plus juste.

Pour commencer, un petit point vocabulaire avant qu’on ne me reprenne là-dessus : je me dis féministe pour simplifier, en réalité en tant qu’homme ma vraie position sera plutôt celle d’un allié pro-féministe. J’utilise le terme le plus connu (féminisme) pour que ça parle au plus grand nombre. Fin du point vocabulaire.

Premièrement, s’informer

Un travail immense a été fourni par des militantes, des sociologues, des penseuses, des historiennes, des journalistes, et bien d’autres femmes, souvent bénévolement et jusqu’à l’épuisement. Ne lisez des écrits d’hommes qu’en second recours car ce sont les concernées qui sont le plus à même de parler sans déformer.

Le matériel est là, les études, les récits, les preuves, et les analyses, reste ensuite à admettre ce qu’on lit. En général ça prend du temps de déconstruire tous les repères invisibles qui sous-tendent notre existence et notre fonctionnement… Mais c’est un travail nécessaire, et juste.

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Deuxièmement, croire et constater

La parole des femmes et des opprimés est systématiquement affaiblie voire niée, ça fait partie du problème. Il faut faire l’effort de dépasser ses préjugés, et c’est un travail de longue haleine, ponctué d’avancées plus ou moins rapides, de gaffes, de découvertes, de réalisations profondes et d’émotions : colère, stupéfaction, tristesse, rage, honte… Là encore il faut faire un effort, celui d’accueillir tout cela lucidement et patiemment.

À titre personnel plusieurs femmes m’ont fait le récit des violences qu’elles ont subies, et c’est parfois très dur à entendre. Dans la rue, au travail, en famille, les hommes sont extrêmement souvent agressifs et violents envers les femmes. Et je commence à avoir suffisamment de témoignages pour confirmer les chiffres officiels : les violeurs sont très souvent des collègues, amis, amants, maris, pères, frères, cousins, oncles, grand-pères. Statistiquement, nous connaissons tous et toutes des hommes coupables de crimes passibles de 1 à 15 ans de réclusion criminelle et qui marchent libres pourtant, grâce à la culture du viol et à l’inaction de la police et de la justice. Le mythe du type qui attend dans une rue sombre n’est qu’un épouvantail servant à nous éviter de voir la réalité en face et changer nos usages et nos comportements.

Troisièmement, agir et changer son quotidien

Il y a énormément à faire, et chaque geste compte, mais certains sont plus difficiles à mettre correctement en œuvre que d’autres. Commencer par changer certaines habitudes est un moyen d’intégrer les idées dans notre fonctionnement et nos réflexes du quotidien.

À titre personnel, j’ai mis les habitudes suivantes en place :

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