Nuisances
Le métro est régulièrement retenu parce qu’un égoïste force les portes pour monter —alors qu’il passe un métro toutes les minutes aux heures de pointe. Les valises oubliées bloquent des gares entières, le temps qu’interviennent les démineurs, pour rien le plus souvent.
Et si on change de plan on constate qu’il suffit d’un rien pour pourrir la journée d’une personne : une queue de poisson sur le périphérique, rouler dans un caniveau qui déborde un jour d’averse, ou encore écrire un bug qui impactera des centaines voire des milliers de personnes, signer une loi autorisant les employeurs à exploiter leurs employés jusqu’à ce qu’ils en tombent malades…
Bienveillance
A contrario, faire du bien ou juste plaisir aux gens est parfois la tâche la plus ardue qui soit. Un mot gentil, une petite attention sont parfois bien accueillis, mais difficile de trouver les mots et les gestes justes. Et le plus frustrant c’est peut-être que nos proches y sont encore moins sensibles que les autres…
À ce compte-là on peut parler des ONGs, qui ont parfois une position de sauveur mais qui en réalité désorganisent les communautés :
- en donnant des tonnes d’aliments, souvent des légumes ou céréales étrangères, elles sabordent les revenus des producteurs locaux ;
- en distribuant des médicaments périmés ou inadaptés aux souches locales elles mettaient la santé des populations en danger ;
- en construisant avec des techniques inadaptées aux conditions locales elles sapaient les revenus des constructeurs locaux, et produisaient des bâtiments invivables sans climatisation artificielle ou dépendant de matériaux non locaux ;
- en amenant du matériel médical fragile et dont les pièces sont irremplaçables, ou qui nécessitent une alimentation électrique permanente dans des pays où la distribution électrique est très aléatoire, elles encombraient les hôpitaux de machines rapidement inutilisables…
Comme me l’expliquait Stéphane Langlois, il faut distinguer la bienveillance (point de vue de la personne qui intervient) de la bientraitance (point de vue de la personne en face).
Côté énergétique
Quand je parle de soins énergétiques je commence souvent par dire qu’à l’inverse du monde physique, où régissent les lois de l’espace et du temps, dans le domaine des énergies l’axe primordial c’est l’ouverture, l’attention.
Par exemple, j’ai accompagné une amie pendant qu’elle se faisait opérer. Elle n’a pas eu besoin de me dire l’heure où elle a été ouverte : j’ai perçu en moi le froid de la lame, sensation étrange et amoindrie heureusement, parce que c’est peu confortable quand on n’a pas eu l’anesthésie…
Par rapport au temps, j’ai ressenti une présence très forte un jour quand l’esprit de mon grand-père m’est apparu lors d’un exercice. Ce qui est assez fou sachant qu’il est décédé 40 ans avant ma naissance.
Retour au paradoxe
Pour en revenir au titre de ce billet, le paradoxe de la matière selon moi c’est qu’il est bien plus facile de nuire aux gens dans le monde physique : un croche-pied, un petit geste, un mot suffisent. Et comme beaucoup de choses sont symétriques, j’en conclus qu’il est bien plus efficace d’agir pour le bien dans le domaine subtil.
Mais qu’est-ce que j’entends au juste par “agir pour le bien” ? Je n’ai pas de définition figée, je découvre constamment de nouvelles façons de voir le monde, mais une chose reste constante : rester dans l’ouverture (ce qui ne veut pas dire se rendre vulnérable pour autant), dans le non-jugement (je recommande à ce propos la lecture des 4 accords Toltèques et les travaux sur la communication non-violente), et apprendre à envoyer de l’amour à toute la création qui nous entoure, minéraux, végétaux, animaux, humains…
Pour cela je recommande bien sûr de méditer (assis, allongé, en marchant, courant, cuisinant… ce qui marche pour vous, si ça marche pour vous), mais également d’apprendre à reconnaître ce qui vient de nous. Admettre également que toute situation possède 3 facettes : les faits objectifs, les impacts émotionnels, et les conséquences. Et que chaque facette peut être lumineuse ou sombre indépendamment des 2 autres.
Quelques outils
- Quand je reproche quelque chose à quelqu’un, c’est souvent une attitude ou un défaut que je n’ose pas voir en moi-même ;
- quand je parle ou que j’écris, j’essaie d’utiliser les mots justes et de ne pas porter de jugement (là encore, c’est un des accords Toltèques : « que ta parole soit impeccable ») ;
- quand j’agis, je tente de toujours le faire en accord avec mes valeurs (le quatrième accord toltèque dit : “toujours faire de son mieux”).
Et pour terminer sur un autre paradoxe, à en croire beaucoup de personnes dans les domaines de l’énergétique et du spirituel, la vie incarnée est lente et pleine de contraintes, mais c’est celle où les progrès de l’âme peuvent être les plus rapides.
Je laisse le mot de la fin au prof de philosophie d’une amie :
Parfois ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin.