À la cuisine
La cuisine vient en premier parce qu’on adore cuisiner, et que c’est la pièce qui produit le plus gros volume de déchet au quotidien.
S’inscrire à un composteur de quartier ou adopter des lombrics c’est réduire drastiquement le poids des poubelles domestiques, et leur odeur aussi. Et puis, on finit par être content de trouver un escargot dans une salade, on se dit qu’il va aller s’installer avec les vers et digérer nos épluchures joyeusement. D’ailleurs on finit par prendre plaisir à préparer les épluchures pour nos lombrics de compagnie, on apprend leur mode de vie, leur importance pour la formation de l’humus…
Se fournir en AMAP et en épiceries vrac permet d’éviter la quasi totalité des emballages. En plus on achète de saison, et local, ce qui est meilleur pour notre santé et celle de la planète. Bonus, si on achète bio on peut cuisiner les fruits et légumes avec leur peau, c’est là que se concentrent les vitamines (et les biocides, c’est pour ça qu’il ne faut rien acheter provenant de l’agriculture industrielle).
Manger moins de viande. C’est le moyen le plus simple de réduire son empreinte carbone (et de se désencrasser les artères). Le bétail est nourri de poissons surpéchés, de soja transgénique semé en lieu et place de forêts primordiales, perfusé d’antibiotiques parce que leurs conditions d’incarcération favorisent l’explosion de maladies à échelle industrielle, et chaque animal consomme/pollue des milliers de litres d’eau au cours de sa courte mais misérable existence avant d’être battu par des brutes —et souvent découpés encore vivants.
Dans la même veine, on peut remplacer dans la plupart des recettes le lait de vache par du lait de riz, d’avoine, d’amande… Le lait de soja est nécessaire dans certaines recettes (brioches, fromages végétaux…) parce que c’est le seul qui caille, mais attention il tourne plus vite que les autres laits végétaux.
La crème de riz ou de coco et les purées de fruits secs remplacent très efficacement les crèmes à base de lait animal, et c’est bien meilleur pour la santé (vitamines, cholestérol, etc).
La margarine d’Au Vert avec Lili nous donne pleine satisfaction, on l’utilise pour certaines recettes de gâteaux et biscuits.
Saviez-vous qu’on nourrit actuellement les lapins, poulets, veaux et cochons avec du broyat de poisson, alors que ce n’est pas du tout leur alimentation naturelle ? Tous les ingrédients d’une nouvelle crise de la vache folle sont en place.
Je poste régulièrement des recettes simples et végétales, n’hésitez pas à piocher dedans, ainsi que sur d’autres sites : Vegan pratique, Cuisine libre, Patate et cornichon, Antigone XXI, et bien d’autres. On trouve toujours de centaines de résultats quand on tape “[nom de recette] + végétalien/végane” dans un moteur de recherche.
N’hésitez pas à planter les différents pépins et noyaux : citronniers, orangers, tomates, poivrons, avocats, beaucoup de fruits et légumes peuvent pousser dans la cuisine.
Sur les agrumes, récupérer systématiquement le zeste, même si vous ne vous en servez pas immédiatement. Je les stocke dans une boîte que je laisse au frigo, sans la couvrir pour que ça sèche. Les zestes secs sont pratiques à ajouter, plus ou moins réduits en poudre, dans les gâteaux, biscuits, vinaigrettes, etc.
On peut également utiliser les peaux d’agrumes (une fois zestées) pour parfumer du kéfir ou un nettoyant à base de vinaigre, ou intégrées dans un chutney maison.
Pour la vaisselle on fabrique nos tablettes lave-vaisselle, c’est facile et rigolo à faire. Aucune recette de liquide vaisselle ne nous a convaincu, mais on a découvert que le savon d’Alep c’est tout simple et tout-à-fait efficace, alors on n’utilise plus que ça. En plus, un pain de savon dure entre 6 mois et 1 an !
Dans la salle de bain
Pour les mains et la douche aussi le savon d’Alep est parfait : vendu sans emballage, garanti sans produits chimiques, et doux pour la peau.
On utilise du shampooing solide, très économique et très pratique, et de temps en temps du ghassoul, une argile marocaine (mais ça ne vaut que pour les cheveux à tendance grasse).
Pour se nettoyer les oreilles on a adopté un auriculi. Inusable, et un seul suffit pour toute la maisonnée !
Remplacer les cotons démaquillants jetables par des lingettes en tissu lavables. Parce qu’elles sont quasiment inusables, et que le coton est une matière hyper polluante. Selon les estimations, il faut entre 5 000 et 20 000 litres d’eau pour produire 1 kg de coton. Cette eau —potable— est polluée par les biocides utilisés pour faire pousser la plante et par les produits utilisés pour transformer les fleurs en vêtements.
Utiliser des mouchoirs en tissu. Compter environ 10-15 mouchoirs par personne pour pouvoir tourner sans être obligé de faire la lessive juste pour ça. Les laver à 60° C en cas de maladie, sinon les faire tremper avant de les laver à 40° C, avec les draps par exemple. On peut aussi les stériliser en les repassant.
Les culottes de règles et coupes menstruelles représentent un investissement initial mais sont très pratiques, et bien mieux pour la santé. En plus avec une coupe on peut redonner à la terre du sang versé sans violence, et les plantes adorent.
Il est ultra simple de fabriquer du dentifrice maison à base de blanc de Meudon, c’est d’ailleurs l’ingrédient principal des tubes industriels. On ajoute un peu de sel pour encourager la salivation (la salive nettoie naturellement notre bouche toute la journée, comme on peut l’apprendre dans l’excellent livre Le charme discret de l’intestin), des huiles essentielles pour l’haleine, et du bicarbonate pour l’effet anti-bactérie.
Autant les lingettes coton vont bien pour se démaquiller, autant le maquillage maison c’est une autre paire de manches. On n’a pas tout testé mais le mieux c’est de trouver des produits sains dans des contenants recyclables et d’en utiliser peu.
Pour nourrir la peau, les huiles végétales vont très bien (noisette pour peaux mixtes ou grasses, argan et abricot pour les peaux mâtures et sèches…).
Je me rase rarement mais j’apprécie beaucoup d’utiliser un blaireau et un savon solide, et j’attend pour passer aux rasoir de sûreté d’avoir terminé d’émousser mes lames jetables. Je me suis fabriqué un après-rasage avec de l’huile de coco et quelques gouttes d’huile essentielle de lavande, le tout dans un mini pot de confiture. C’est moins impressionnant mais tout aussi efficace que les produits industriels.
Vu qu’on ne mange plus de produits animaux notre sueur n’est plus chargée de toxines nauséabondes, et on se passe de déodorant à peu près tout le temps.
Ah, et pas besoin de s’appeler Wim Hof pour apprécier les douches glacées ! Je commence quasiment toutes mes journées par une douche froide, été comme hiver. J’avoue, j’ai mis longtemps à arriver à me laver entièrement à l’eau froide, et à faire le tour du calendrier, mais aujourd’hui c’est presque un indispensable, comme le café pour d’autres !
Les vêtements
On l’a dit, le coton c’est hyper polluant. Heureusement on trouve des habits neufs à des prix hyper abordables dans les Emmaüs et autres bric-à-bracs, si on aime chiner. Pour chercher sans sortir de chez soi, les sites comme Vinted et LeBonCoin regorgent d’affaires. On peut aussi faire des tours en brocante et vide-dressing, échanger avec les ami•es…
Au petit coin
On a divisé par 3 notre consommation de papier toilette en utilisant des petits carrés de tissu pour s’essuyer après avoir uriné. On lave ces petits carrés dans un filet avec la lessive courante, et ça ne prend que quelques minutes à accrocher une fois par semaine. On a été très impressionnés de voir l’impact de cette si petite mesure !
Pour finir
Enfin, pour réduire son empreinte carbone, n’oubliez pas qu’on produit des déchets par nos choix de consommation et de société.
- Construire en bois/paille/terre capture du carbone et ça fait des maisons bien plus saines et mieux isolées, alors que le béton et le ciment larguent des kilos de CO2 dans l’atmosphère.
- Retirer son épargne des banques qui financent le charbon. Exemple : BNP Paribas et AXA financent les mines de charbon les plus polluantes d’Europe, mais également le Crédit Agricole, la Société Générale et le Crédit Mutuel… Déjà que ces banques organisent l’évasion fiscale par leur lobbying et leurs filiales…
- Passer à un fournisseur d’électricité verte —42% des émissions de CO2 viennent de la production d’électricité.